Cinema Improbable

Blanche-Neige et le Chasseur

Notation 4,5/10

Blanche Neige et le Chasseur est un film américain réalisé par Rupert Sanders et produit par Universal Pictures en 2012.

Il s'agit d'une libre (très libre) adaptation du conte Blanche Neige des frères Grimm paru en 1812.

Avec un budget de 170 millions de dollars (ce qui fait du film un blockbuster) il a rapporté au box-office environ 400 millions de dollars (donc rentable). Sa durée est de 120 minutes.

Synopsis : Selon les paroles de Joe Roth, l'un des producteurs du fil (et ancien PDG de Walt Disney) : "ce film sera attrayant pour ceux qui aiment la saga Twilight" ; c'était déjà mal parti pour moi...

Le film démarre comme le conte avec les origines de Blanche-Neige, sa naissance et son enfance, avec en voix-off le chasseur qui nous narre l'histoire. Alors que tout semble aller pour le mieux, la mère de Blanche-Neige meurt subitement d'une maladie mystérieuse et son père, inconsolable, part en guerre contre une armée sortie de nulle part ; victorieux, il découvre une prisonnière, Ravenna, qui va se révéler être la future belle-maman. Tombant sous son charme, le roi décide de l'épouser immédiatement (sans prendre la peine de checker ses antécédents, ça aurait pu être utile). Mal lui en pris, car aussitôt reine Ravenna assassine le roi et avec l'aide de son armée prend le contrôle du château et enferme Blanche-Neige dans un immonde cachot.

Les années passent, et tandis que la reine reste belle et jeune grâce à ses pouvoirs lui permettant de voler la jeunesse d'autres filles (WTF ?), Blanche-Neige grandit et finit par devenir encore plus belle. Folle de jalousie, Ravenna décide de la supprimer mais Blanche-Neige réussit à s'enfuir pour atterrir dans une forêt des plus accueillantes (la forêt des ténèbres). La reine décide alors d'engager un chasseur ivrogne pour la retrouver, mais ce dernier saisi de compassion devant la situation de la jeune femme décide de lui venir en aide.

Après moult péripéties des plus fantaisistes, les deux compères tombent sur une bande de nains qui vont les cacher dans une partie inviolée de la forêt, mais Ravenna réussit à retrouver Blanche-Neige et sous une forme déguisée lui fait croquer la fameuse pomme empoisonnée qui plonge la jeune femme dans le coma. Réveillée grâce à son premier baiser (mais pas celui du prince charmant) Blanche-Neige pète soudainement un câble et c'est là que le spectateur comprend que la pomme devait contenir quelque substance qui lui a enfumée l'esprit, car transformée en princesse guerrière Blanche-Neige décide de lever une armée pour attaquer le château de Ravenna et reconquerir ce qui lui revient de droit.
A partir de là le film part en live !!!!! Mais je préfère ne rien dire, histoire d'amener le plus de personnes possible dans la tombe avec moi..

 

Réalisation : Blanche-Neige et le Chasseur est le premier film de Rupert Sanders, qui pour un premier essai ne s'en sort pas trop mal ! Le film a été évidemment conçu pour la technologie 3D comme le témoignent de nombreuses scènes où le spectateur en prend plein la gueule !

Typique d'un blockbuster, le montage est bien ficelé grâce à l'importance du budget (ça n'a pas été tourné par des amateurs avec des iphones) mais les blockbusters ont en général des lacunes dans le scénar, et celui-là ne fait pas exception à la règle...

Sur le même principe, les effets visuels sont plus que convaincants ; le film a d'ailleurs été nominé pour l'Oscar des meilleurs effets visuels (et aussi pour les meilleurs costumes, mais ça on s'en fout) ; les décors, animaux, environnements en images de synthèse et transformations de personnages sont bien réussis et contribuent à donner au film un cadre enchanteresque, utile dans un conte de fées (qui sont d'ailleurs présentes sous la forme de mini-aliens).

 

Bande-son : La musique du film est composée par James Newton Howard, une des grandes références actuelles des musiques de films. Le thème général est en effet excellent, bien relié à un conte de fées avec des musiques envoûtantes et magiques qui plongent le spectateur dans un rêve éveillé.

Bien que diverses suivant le type de scène, la composition globale est bien adaptée à chaque instant et retranscrit correctement les émotions des personnages. Un bon point pour le film donc.

 

Jeu des acteurs/Personnages : Typique d'un blockbuster, le film contient un casting non-négligeable, pour ne citer que les principaux à savoir Charlize Theron en méchante belle-mère plutôt convaincante ; le film creuse d’avantage ce personnage en intégrant ses origines et ses motivations pour lui donner un aspect plus humain, voire compatissant. Chris Hemsworth incarne le chasseur couillon punchlineur et porté sur la bouteille mais avec un cœur gros comme ça, rôle qu'il gère plutôt bien aussi.

Enfin, gros grain de sable dans les rouages du film, l'actrice Kristen Stewart dans le rôle de Blanche-Neige ; beaucoup moins convaincante que les autres avec une Blanche-Neige torturée en permanence avec un regard vitreux, et surtout qui défonce des soldats en armure à la fin ! Bon je reconnais que mon avis est loin d'être objectif étant donné que je mène une véritable vendetta personnelle contre Twilight (et Kristen Stewart incarne Bella...).

On remerciera le réalisateur pour la dédicace au long-métrage d'animation de Walt Disney avec l'un des nains qui, en pénétrant dans le château de Ravenna, s'exclame "hé ho, hé ho, on rentre du boulot !"

 

Conclusion : Un film qui suit au début le conte dans ses grandes lignes, incluant quelques fantaisies diverses et variées du réalisateur et quelques clins d’œil assez visibles au Seigneur des Anneaux (des rôdeurs dans les arbres, des trolls dans la forêt, des nains mineurs guerriers et belliqueux..) ; jusque là rien de méchant car l'esprit enchanteur du conte est sauvegardé. Hélas le film va ensuite partir en grosse cacahuète pour devenir une sorte d'épopée fantastico-médiévale et la triste performance de l'actrice jouant Blanche-Neige empire d'avantage la situation. Le cadre envoûtant du conte de fées est à peine présent vers la fin pour laisser place à une romance beaucoup plus réaliste que le fameux "un jour mon prince viendra" ; dommage c'était pourtant bien parti...